Philippe Demany, un immense randonneur.
Philippe Demany, un immense randonneur. Souvenons-nous.
Philippe est entré au club en 1988, et très vite, à l’instar de certains d’entre nous, il est devenu un randonneur longues distances, appliqué et volontaire, courageux à l’extrême. Jo di Frenza, Philippe et moi-même formions une triplette reconnaissable dans bien des brevets. Nous avions même tous les trois fait la couverture du magazine Top Vélo de septembre 1995, à l’occasion d’un Paris-Brest-Paris réussi.
Grâce à lui, nous avons découvert en été les brevets fédéraux de 1000 km, à travers le Massif Central, et même jusque dans le Jura. Plusieurs étés ont ainsi été rythmés par ces grandes randonnées de plusieurs jours, où le passage obligé était Espalion ou Estaing, d’où était originaire Philippe. Le dernier 1000 fut en 2012, vers Vichy et Roanne. Nous avons entraîné dans ces périples nos amis américains, Larry qui revenait exprès de Seattle, Tim et Jason. Nous lui devons beaucoup. Il avait toujours cette curiosité à fleur de peau, puisqu’il s’est également lancé sur des épreuves en Bulgarie, en Espagne, en Suisse et il rêvait de faire l’un des deux Paris-Brest-Paris américains, celui de Boston ou celui des Montagnes Rocheuses.
Lorsqu’elles sont apparues, il a aussi participé à de nombreuses cyclosportives, dans les Pyrénées, dans les Alpes et même les curieuses Vingt-Quatre du Mans cyclistes.
Nos arrêts étaient toujours ponctués de conversations remplies d’amitié, et qui n’étaient pas, avec Philippe, des propos de comptoirs, mais des convictions souvent affirmées, presque constitutives de ce qu’il était, tant il y mettait de l’énergie et d’à-propos bien plaisant.
Un peu avant François Goas, il avait organisé nos premiers Brevets de Randonneurs Mondiaux, en suivant les canons de l’Audax Club Parisien.
Et puis en 2013, une vilaine chute à pied dans la station de ski où il avait son chalet, l’a éloigné de nous, le blessant durablement hélas.
Nous gardons le souvenir du Philippe brillant, tenace et très amical compagnon de route.
Philippe fut président de notre club de 1995 à 2000. Sous sa présidence notre club brilla dans le concert des clubs de ce qui était encore la région Midi-Pyrénées, et la ligue des Pyrénées.
Philippe avait 77 ans, ses derniers mois furent des moments de très grande souffrance où, lui-même, toujours lucide et opiniâtre, ne se reconnaissait pas, ne voulait pas être ce Philippe diminué, mais, et cela j’en suis sûr, se revoyait sur les routes pyrénéennes ou vers Entraygues et Mur de Barrez, ou simplement vers Mirepoix, tout à droite, ou même trop à droite comme lui disait Jo, et lui, goguenard, de répondre, j’ai le gâteau Overstim, il ne peut rien m’arriver. Et il partait devant nous, animé d’une formidable énergie, en souriant aux paysages, défiant la météo parfois perfide, rusant avec les reliefs qu’il savait apprivoiser.
Nous l’entendons encore au sortir du café de la Tour du Crieu ou sur les hauts du Massif Central ou dans le Vercors ou sur le 1000 de Royan ou encore quelque part entre Villaines la Juhel et Fougères, nous l’entendons partout, partout où il pédala avec force et talent. Il ne peut rien m’arriver…
Mais voilà, cela lui est arrivé, la maladie lui a pris sa vie, et c’est une grosse partie de nous qui disparaît, particulièrement pour Jo et moi.
Gardons-en un souvenir pur et intact.
JB
Merci beaucoup pour ce bel hommage à mon père.
Hommage à ce valeureux randonneur que j’ai eu le plaisir de côtoyer sur quelques uns des brevets organisés par le CC Castanet
Christian