Les informations suivantes ont été empruntées à Monsieur Gilles Magrini avec son aimable autorisation.
Pour plus d'informations : www.castanet-tolosan.fr

Castanet-Tolosan est chef-lieu de canton depuis 1790
Population recensement 1982 : 21903 hab
Population recensement 1990 : 29288 hab
Population recensement 1999 : 35957 hab

Petit historique du canton de Castanet-Tolosan :
L'implantation des villages remonte pour la plupart à l'âge de pierre. La première voie connue est la voie celtique qui traversait les côteaux pour favoriser le commerce des métaux, tout particulièrement de l'étain (étude de Monsieur Soutou sur des petits racloirs à trois branches retrouvés sur le long de la voie). Le tracé de cette voie a été confirmé par les repérages aériens effectués par l'abbé Georges Baccabère dans les années 1960.

A la période romaine, la voie est descendue jusque dans la plaine en évitant les marécages (la fameuse voie romaine). L'Hers servait également de voie navigable pour des radeaux, notamment pour le commerce du vin. Du côté de Labège, existait un port – Vulchalo – cité dans le Pro Fonteio de Cicéron qui dénonçait le trafic des vins dans les ports où les taxes différaient.
Les celtes et les volkes-tectosages, les gallo-romains et les wisigoths se sont ainsi succédés dans ces villages. Dans la plupart de ces sites, en particulier, à Vieille-Toulouse, Castanet, Auzielle, Saint-Orens, Pechbusque, Labège…, des objets celtiques ou gallo-romains tels des fragments de poteries, de céramiques, de mosaïques, un ancien four, ou encore un abreuvoir, ont été retrouvés.

Du Moyen-Âge jusqu'au début du XXème siècle, l'agriculture est restée l'activité dominante. En particulier, la culture céréalière connaît un développement important à la fin du Moyen-Âge. Les exploitations agricoles étaient constituées autour des grandes seigneuries féodales. La culture du pastel s'est également développée au début du XVIe siècle et a enrichi de nombreux commerçants et Capitouls.

Les Capitouls étaient des bourgeois anoblis par le Comte de Toulouse et chargés de représenter les quartiers de Toulouse. Beaucoup d'entre eux se sont également installés dans les villages pour contribuer au commerce local. Les villages étaient représentés auprès du Parlement de Toulouse par les Consuls (gens du peuple).

Au moment des guerres de religion, dans la deuxième moitié du XVIe siècle, la plupart des communes ont été dévastées malgré l'existence de forts. A la fin de ces guerres, tous les villages se sont relevés et reconstruits pour reprendre leur activité agricole. Les seigneurs et les capitouls ont alors contribué à faire prospérer les cités en développant le commerce.

A la fin du Moyen-Âge, aux portes du Lauragais, les communes se sont enrichies avec le commerce du pastel. Cet enrichissement a permis la construction ou la reconstruction de nombreux châteaux sur le canton, au cours des XVIe et XVIIe siècles, et de pigeonniers (signe régional de richesse). Beaucoup ont ensuite été vendus comme biens nationaux pendant la Révolution, période également, où les villages ont pris l'appellation de communes.

La réalisation du Canal du Midi, par Pierre-Paul Riquet, a également renforcé la position stratégique des communes qu'il traverse (1668).

Concernant les églises, elles ont été édifiées grâce aux dons des habitants des communes. Elles portent le nom des patrons des villages et elles possèdent des reliques de leurs saints. Certaines même, comme Clermont-le-Fort et Rebigue, ont connu d'importants pèlerinages. Elles sont, comme la plupart des monuments historiques du canton, en briques et pierres, voire entrecoupées de rangées de galets (souvent utilisés par économie sur les parties latérales). Beaucoup d'entre-elles possèdent un clocher-mur ou un clocher octogonal en briques, éléments typiques régionaux.

Outre les églises et les anciens châteaux construits sous le Moyen-Âge ou le commerce du pastel, nous retrouvons à travers les communes du canton les principaux lieux qui ponctuaient la vie quotidienne des villageois : les moulins (typiquement en briques avec un toit de tuiles), les grands corps de fermes avec leur grange, les puits, les abreuvoirs et fontaines, les lavoirs, les mairies qui servaient d'école, les croix de mission et de rogation (procession), les vierges aux carrefours des voies constituant ce qu'on appelle le petit patrimoine.

Les fermes, pour la plupart, étaient spécialisées dans l'activité céréalière. Elles étaient orientées de manière à se protéger des vents violents du lauragais. Typiquement, leur grange était charpentée sur des piliers de briques. Elles étaient le lieu de nombreuses fêtes au rythme des saisons (dépiquage, moisson, vendage…).

Le commerce local a été jusqu'au XXe siècle rythmé par les marchés et les foires. Certains habitants témoignent encore du souvenir de foires très animées et étendues qui occupaient toutes les rues et places du centre du village, comme à Castanet; en témoigne l'affiche du concours agricole de 1929, dessinée par Danton Cazelles pour le canton.

Au XXe siècle, toutes les communes du canton sont touchées par le morcellement des exploitations et l'exode rural, surtout après la Seconde Guerre Mondiale. De nombreux immigrants italiens et espagnols se sont également installés dans les communes. De nombreux ouvriers agricoles se trouvent employés dans les grandes industries toulousaines comme, par exemple, la poudrerie et l'ONIA.

L'exode rural est néanmoins contre-balancée par l'arrivée de travailleurs toulousains qui élisent domicile dans les communes du canton, en particulier dans les plus proches de l'agglomération et des axes principaux de circulation. Cela se traduit alors par l'installation de nouvelles activités de services.

Au niveau culturel, les communes ont été baignées dans le mouvement du Félibrige, des jeux Floraux. Des figures telles que Barthe, Joseph Gayssot ou le poète paysan (1874-1949) et Danton Cazelles ou Jean Pitchoun (1867-1961), ont marqué durablement l'identité des communes, comme en témoignent les textes, poèmes, gravures et dessins qu'ils nous ont laissés.

Barthe était professeur à l'Université de Toulouse en antomologie.
Joseph Gayssot est l'auteur d'une centaine de poèmes composés aussi en langue d'oc. Récompensé à plusieurs reprises par l'Académie des Jeux Floraux à Toulouse. Ami du philosophe Joseph Barthe, cet auteur félibre était né à Castanet.
Danton Cazelles était un grand poète en langue d'oc, élève de Gayssot. Il a écrit un recueil de poème Terre d'Oc, le Livre de Castanet sur la vie quotidienne de la commune.