Hivernale du 22 décembre : la fin du monde c’était Hier

Le calendrier maya conservé chez Joël était pourtant formel, le grand emplumé devait déclencher depuis Bugarach le signal de l'impôtcalypse mais il paraît qu'il l'a remis à plus tard ; une promesse (une fois de plus) non tenue, ce que ne manque pas de souligner René.

En ce jour mémorable nous sommes heureux d'accueillir Marcel. On lui fait part de nos craintes mais l'homme est un guerrier et ce n'est pas un emplumé fut-il hollandais ou amérindien (on ne sait plus?) qui va le faire renoncer. Il nous informe qu'il fera demi-tour à Mas-Saintes-Puelles.

 

L'ombre du grand emplumé flotte sur le peloton. Prudent je reste derrière. On décide de prendre la piste pour Mas-Saintes-Puelles (le mas des pucelles), où l'on fera un premier bilan chez Thérèse. Si tout va bien on poursuivra sur Laurac, Lafage. Après l'assaut du mythique café de Mirepoix (le panthéon des hivernales) où s'entreposent nos souvenirs, nous prendrons Belpech, Molandier et les trois croix. En réalité nous verrons plus loin que des évènements non prévus liés certainement à la prophétie maya nous empêcherons d'aller jusqu'à Mirepoix. C'est regrettable mais on ne peut pas se battre contre la volonté divine avec des rustines.

L'actualité est chargée, les sujets de discussions sont nombreux et contradictoires Y'a du gaz dans l'air. La moindre étincelle et c'est l'explosion. Sous la cadence imposée par Jo, notre coach diplômé ffp (fédération française de la pédale), l'équipe monte en puissance (comme dirait Domenech) Ça mouline sous les casques, ça va péter vous dis-je !

A Gardouch un cri s'élève

« J'en ai marre! Je quitte la France je m'exile à Massat »

–Non ne fais pas ça ! dis-Pierrot, tu va tomber sur Valérien et Marcato. 

Alors ? Prophétie Maya ?

Joël crève ! branlebas de combat; c'est la première fois en 15 ans d'hivernales! Il regarde sa roue avec une stupeur qui n'a d'égale que celle de Nifoupa Ladialo voyant Dominique Groscanne (*) brandir son miche-lin en sortant de la douche. Jo lui arrache la roue des mains pour l'empêcher de commettre l'irréparable mais trompant notre vigilance il enclenche la pompe (modèle bulgarophilippe) et tord la valve ! Vous me direz : c'est moins grave que d'avoir « la valve en fumée » (contrepèterie) mais tout de même on a perdu beaucoup de temps dans cet arrêt, d'autant plus que quelques kilomètres plus loin c'est au tour de Jean Paul de crever.

A Mas Saintes Puelles, Thérèse nous accueille les bras ouverts comme si c'était la dernière fois qu'elle nous voyait. « Peace and love, la fin du monde a déjà commencé dit-elle suivez moi mes amis ».

 

 

 

 

 

 

On a du mal à raisonner Philippe qui est prêt à abandonner Moudenc pour la suivre. En quittant le bar on l'entend fredonner « san fransisco » 

http://www.youtube.com/watch?v=tDtXXlD98kw&hl=fr&gl=FR

Il faut partir vite on est comme anesthésié par cette histoire maya-nesque, si on tarde trop on va finir par se rouler des joints.

On décide de raccourcir le parcours afin de récupérer le temps perdu dans les crevaisons en coupant en haut du Puy de Faucher par Fonters-du-Razes et Salles-sur-l'Hers.

« Haré Krishna » hurle Pierrot en enfourchant son vélo.

En attendant on monte le vortex du Puy de Faucher, une hélice de 250m de haut qui s'ouvre, selon les calculs de Philippe, sur la fin du monde. En haut le coup d'œil sur la montagne noire est saisissant. Putain ! regarde : « c'est jurassic parc ». Je cherche en vain les dinosaures dans le tableau. Joël surgit avec un bonnet péruvien sur la tête : « bon ! les gars il faut se remette à l'eau claire et arrêter la ventoline sinon on n'y arrivera pas ! »

Au café de Salles-sur-l'Hers on est tous d'accord, avant de disparaître définitivement, pour le mariage pour tous, le pot belge, le viagra remboursé par la sécurité sociale, et un travelo à l'Elysée.

On se sent de mieux en mieux, sur la route d'Ayguesvives. La fin du monde est derrière nous. A Bugarach ils sont sept milliards entassés sur le rocher tandis que nous, nous roulons sous un soleil timide mais présent. Le moment aurait été parfaitement agréable si nous n'étions pas poussés par ce reflexe maladif du sprint dans la côte de Barelis.

Donc, ça se pose, ça attaque, je reste dans la roue de Jo. Il m'explique ce qui est en train de se tramer; c'est un vieux briscard qui connait la musique, respect ! Je l'écoute, j'opine du casque « fais gaffe à Joël il va partir en contre cent mètres avant le sommet. Tu as compris ? »

-Oui coach.

Derrière ça s'organise. Les cinq sont dans la boite. René sort et lance le sprint. Philippe s'écarte et ferme la porte, bien joué ! Je prends la roue de René et le dépasse. J'ai encore des dents et j'en ai sous la pédale. Je suis confiant (quoique haletant), je pense que je ne serais plus rejoint quand j'aperçois Joël revenir comme une bombe. C'est trop tard ! il me passe et remporte la prime du grand prix de Barelis. Jo me dit « mon pauvre Guy tu n'y arriveras jamais ».

(*)Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé est tout sauf fortuite.

Bon noël et vive la fin des temps… de temps en temps. Guy A.

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