Milan-San Remo cyclo : le CCC (et Astrium) y étaient !
Au mois de mars nous avions pu apprécier la victoire du français Arnaud Demare sur la grande classique Milan San Remo. Et bien ce dernier 5 juin pendant que d’ autres du CCC se frottaient aux meilleurs régionaux à Bazus, 5 d’entre nous se sont alignés au départ de la cyclosportive Milan San Remo (accompagnés d’un de nos collègues Astrium) empruntant le même parcours mythique que les pros (distance 292 km, dénivelé positif 2400m, arrivée par la Via Aurelia après avoir franchi en dernier lieu la fameuse Cipressa et le Poggio). Les heureux et valeureux participants étaient Yves (aussi G.O. Astrium de l’aventure), Stephane (Martin), Daniel, Jean Michel et Bruno .
Un grand bravo à tous, que ce soit pour leur performance au classement , en termes de moyenne réalisée , ou tout simplement pour avoir réussi un challenge personnel ( mention spéciale à Daniel qui a du fortement « taper » dans ses réserves pour cela ! )
Laissons Bruno, Yves et Daniel nous relater leurs impressions :
Le CR de Bruno Julia (CCC31)
« Le départ était donné à 7h00, nous étions tous les 6 dans le sas n°2 juste derrière celui des élites.
Dès le coup de canon le CCC a pointé son nez à l'avant du peloton rapidement relayé par Jean-Mi qui bien décidé à imposer un tempo soutenu, fut rapidement relayé par un groupe de 5 allemands puissants rouleurs qui à chaque relais qu'ils prenaient faisaient bondir la vitesse de 38 à 45 km/h et tout ça sur des routes en mauvais état truffées de trous.
Bref sur ce tempo d'enfer qui a fait sauter Daniel et Hervé, nous avons également perdu Stéphane victime de quelques ennuis de santé.
Les 3 premières heures furent parcourues à ce train à plus de 37 km/h de moyenne, avec Yves qui avait profité d'un moment d'inattention du groupe pour se faire la belle, laissant Jean-Mi et moi tenter d'activer sans grand succès le reste du groupe pour chasser derrière. Finalement nous nous sommes retrouvés une vingtaine de km plus loin (120ème km) au ravito pour remplir les bidons avant d'attaquer le col du jour "Brik Berton"(qui remplaçait cette année pour cause d'éboulement le Passo del Turchino) et qui par paliers successifs et bien casse pattes dont des passages à 13 et 14 % sur une trentaine de bornes allait nous emmener à 765 m d'altitude.
C'est ce col qui fera la sélection entre Jean-Mi, Yves et moi avant d'entamer un longue descente d'une bonne vingtaine de bornes au total pour nous emmener jusqu'à Albissola Marina rejoindre la route de bord de mer classique "la Via Aurelia" pour les 100 derniers km.
Cette route dangereuse, car extrêmement fréquentée par les voitures avec des bourgs et des feux de signalisation, nécessitait une attention de tous les instants.
Puis à 60 km de l'arrivée ce fut l'enchaînement des Capi (Valérien dirait des bougnes) avec Capo Mele, Capo Cervo et Capo Berta avant d'attaquer la célèbre Cypressa à 30 km de l'arrivée véritable difficulté de cette fin de parcours avec environ 6 bornes d'ascension dont des passages à 8%.
Puis pour finir le Poggio, 3,5 km d'ascension assez roulants avant d'attaquer la descente et l'arrivée à San Remo au milieu du trafic entre les files de voitures dans notre sens et celles arrivant d'en face et tout ça à bloc…
Finalement nous avons tous les 6 rejoint l'arrivée sains et saufs, à noter que Stéphane à crevé 2 fois (quand ça veut pas…) !
Une mention spéciale et un grand merci à Yves(grand négociateur) pour l'organisation et l'ambiance de ce déplacement qui a été compliqué à gérer avec les problèmes de licences UCI et autres préavis de grève du ciel en France !
A noter, un mauvais point pour les organisateurs de cette cyclo pour la sécurité et la logistique d'une certaine légèreté… »
Le CR de Yves Peremans (Astrium/CCC31)
« Il y a environ 8 mois, Lionel m’avait envoyé un petit mail m’expliquant qu’il existait une cyclosportive Milan-SanRemo qui, forcément, devrait me plaire. J’ai tout de suite pensé que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un objectif de l’année : un circuit mythique, une distance hors norme qui exige une préparation un peu particulière et, pour une fois, un profil de course raisonnable : 2000 et quelques m de déniv pour 290 kms, cela nous change des Ariègeoises, étape du Tour et compagnie.
Comme j’avais en tête de participer à Liège-Bastogne-Liège, nous avons mis le choix en délibération de l’assemblée générale Astrium. 8 valeureux cyclistes se prononcèrent donc pour Milan San Remo. Eh voilà ! L’objectif est fixé, y’a plus qu’à organiser, s’entrainer et participer.
Question entrainement, nous avons fait une « petite sortie » Carcassonne-Gruissan Aller/Retour de 215 kms qui nous a quelque peu rassuré sur notre aptitude à dépasser largement les 200 kms. Merci aux jeunes de la section Astrium qui ont pleinement joué à cette occasion le rôle des locomotives allemandes.
Question organisation, nous avons fait preuve de créativité : l’aller en avion en faisant une escale à Zaventem. (Bruxelles pour ceux qui, éventuellement, ne connaitraient pas très bien la Belgique), la camionnette de Deltour qui nous amène les vélos, qui nous fait le taxi depuis l’aéroport de Milan, qui nous fait l’assistance pendant la cyclo et qui nous ramène de San Remo le lundi. Logique, non ?
Bon… Ce que je n’avais pas prévu en novembre, c’est que les contrôleurs aériens allaient déposer un préavis de grève au mauvais moment et que les organisateurs de la cyclo étaient proches du zéro Kelvin en termes d’efficacité d’organisation. Mais … Il était inscrit quelque part que tout allait forcément bien se passer. Pour la grève, c’est François Hollande en personne qui a donné des instructions aux négociateurs pour accorder aux contrôleurs aériens tout ce qu’ils voulaient… Donc pas de grève et notre plan B, imaginé à la hâte, peut valser à la poubelle. Ensuite, pour l’organisation, le problème majeur se situait au niveau des licences. Après 12 mails échangés avec un interlocuteur qui ressemblait à un programme informatique, nous n’avions toujours pas réussi à régler le problème. Arrivé sur place, nous avons découvert l’hôtel : un demi-cercle de 11 étages pouvant héberger facilement les 1000 participants. A l’accueil de cet hôtel, une désorganisation totale qui me laisse à penser que tout doit être du même acabit. Je comprends mieux la ‘qualité’ du site internet de la cyclo et les réponses qu’ils nous envoyaient. Du coup, pour cette licence, je dis aux copains : laissez-moi faire, on y va au culot et cela va passer « the fingers in the noise ». Je reçois donc le kit avec le dossard et la personne suivante me demande la licence. Je lui montre avec assurance notre belle licence FSGT et, directement, le brave garçon me répond : ‘ Ok ça marche, au suivant’ (Bon , c’était en italien, mais j’ai quand même compris ce qui nous arrangeait)
Forts de ces premières victoires, nous sommes partis reconnaitre les premiers kms de la cyclo sous un ciel bleu. Ensuite, nous sommes allés découvrir la ville de Milan avec sa remarquable cathédrale aux pierres roses magnifiquement entretenue ainsi que le célèbre théâtre de la Scala. (un peu chères, les places).
Bon .. Il y avait aussi le concert de Laura Pausini au stade San Siro, mais on voulait se coucher tôt…
Dimanche matin la course. Je vous passe les histoires de sas, ou en bons français on va resquiller allègrement 3 sas pour partir derrière les Elites ! On doute de rien, et on veut surtout pas perdre 30mn à poireauter pour rien !
Me concernant, j’arrive à ma grande surprise premier de la bande au premier ravito au km 120. Je les ai avalés à plus de 37 km/h de moyenne. En fait Jean-Mi et Bruno ont été surpris à l’arrière de notre groupe à la sortie d’une bourgade. J’avais dû cravacher à du 50 km/h pour recoller à nos allemands qui avaient, il faut le dire, une sacrée santé !
Mais Stop ! faut pas non plus se prendre le melon.. Juste le temps de rincer le chicon ( Oups.. une rime : ) et voici Jean-Mi et Bruno.
J’ai décidé de me faire le col tranquille. Il y en a quand même pour 40 kms de parcours montagneux. Les passages à 13% sont bien là, avec une chaussée au revêtement très mauvais : Brik Berton. Vous connaissez ? Eh bien, c’est beaucoup plus exigeant que le passage du Turchino qui était initialement prévu et qu’on n’a pas pu prendre pour cause d’éboulements. Cette déviation nous a offert 400m de déniv en plus que le parcours traditionnel. Au terme de ce secteur, je suis très étonné de ne pas voir Stéphane.
La descente est technique. A un moment, je vois un gars par terre. J’apprendrai plus tard qu’il était juste devant Jean-Michel quand il se fracassa au sol. Pas glob. Encore une raison de plus de redoubler de prudence.
Au bout de la descente : la mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs, a des reflets d’argent. Mais aussi, la circulation automobile et quelques usines.
Le vent est enfin favorable. Tant mieux car on a 50 kms de plat avant l’attaque des Capi (un Capo , des Capi) . Après quelques kms, les usines font place à de majestueux bougainvilliers et à des vues époustouflantes sur le méditerranée. Les douleurs sont bien présentes surtout à la nuque et aux pieds. J’ai même une crampe aux orteils que j’arrive à faire disparaître je ne sais comment … Je continue à bon rythme dans un groupe de 8. J’ai tout le temps de calculer que les Capi, la Cipressa et le Poggio ne devraient pas faire baisser ma moyenne en dessous des 30 km/h et que je devrais donc ainsi atteindre mon objectif initial , pourtant revu à la baisse suite à l’annonce de la déviation.
Le capo Cervo est très joli et pas bien difficile. Quand même assez pour me faire larguer de mon groupe. Je suis donc seul pour attaquer le capo Berta qui est bien plus difficile. A son sommet, il y a un dernier ravito qui me permet de rejoindre encore un allemand qui me tiendra compagnie jusqu’au pied de la Cipressa. Je le monte bien. Je rattrape un jeune Biotois (habitant de Biot, village réputé pour ses vases) qui est bien cramé. Je le dépose dans la descente et je mets les watts jusqu’au Poggio.
Aaahhh le P O G G I O …. . C’est là que Merckx a forgé la plupart de ses 8 victoires. Je gravis donc ses pentes assez douces avec délectation et ce ne sont pas quelques gouttes de pluie qui gâchent mon plaisir. J’emprunte la descente et ses virages très impressionnants avec beaucoup de précaution car la route est humide.
Les 2 derniers kms à rouler entre 2 files de voitures ne seront pas le meilleur souvenir de l’aventure.
Et voilà …même pas la peine de sprinter. C’est terminé. Fatigué comme rarement, mais pas peu fier !
Merci à toute la bande, Bruno, Daniel, Stéphane, Jean-Mi et Hervé, qui ont bien voulu se lancer dans l’aventure. Leur bonne humeur permanente fut un régal. Merci pour la confiance qu’ils m’ont accordé pour cette organisation.
Nul doute que l’année prochaine, une prochaine aventure, belge cette fois, sera au programme.
Comme dirait l’autre : « vive le Vélo, vive le sport ! » ,
Le CR de Daniel Barbaro (Astrium/CCC31)
« Le premier exploit revient à Yves pour son organisation exemplaire : avion par un détour à Bruxelles, le bus avec un chauffeur sympa et efficace, les hotels, les visites, …
La course après un départ correct où je fus en tête pendant 1 km et ensuite dans un groupe à filer à 40 km/h. Puis Hervé perd son bidon et il s’arrête, je m’arrête également pour rouler ensemble mais ensuite il réussit à rattraper le peloton mais moi non car j’avais pris trop de poids pour tenir toute la course. Bref seul dans la pampa pendant 15 km. Ensuite j’ai accroché des groupes de Belges-Hollandais très pratique à suivre dans les zones de plats. Dans les cols j’ai mis tout à gauche pour économiser au max les jambes. A ma grande surprise Stéphane me double et me raconte son malaise et sa crevaison puis il file à allure normale. Avant dernière côte Stéphane me double et me raconte sa 2° crevaison puis il (re)file à allure normale. Montée du Poggio descente et puis la ligne d’arrivée. Je l’ai fait !!! »
Les résultats sur 950 inscrits environ et 714 à l'arrivée:
Classement |
Nominativo Atleta |
Nome Squadra |
Tempo |
RealTime |
Km/h |
1 |
MEZURE Tony |
ES CANNES |
08:09:37.50 |
08:08:48.49 |
35,54 |
110 |
MASSAT Jean-Michel |
CCC31 |
09:05:50.89 |
08:56:16.60 |
31,88 |
153 |
JULIA Bruno |
CCC31 |
09:16:48.42 |
09:07:13.90 |
31,25 |
242 |
PEREMANS Yves |
AS MATRA TOULOUSE |
09:37:04.96 |
09:27:28.68 |
30,15 |
450 |
UCHARD Herve |
AS MATRA TOULOUSE |
10:31:18.70 |
10:21:41.41 |
27,56 |
500 |
MARTIN Stephane |
AS MATRA TOULOUSE |
10:45:12.82 |
10:35:39.54 |
26,97 |
584 |
BARBARO Daniel |
AS MATRA TOULOUSE |
11:13:38.41 |
11:04:00.33 |
25,83 |
714 |
BAETENS Jean-Pierre |
SPEEDY CLUB |
13:28:18.14 |
21,53 |
110 MASSAT Jean-Michel CCC31 09:05:50.89 08:56:16.60 31,88
153 JULIA Bruno CCC31 09:16:48.42 09:07:13.90 31,25
Félicitations aux champions que vous êtes. A 76 ans je m’autorise à vous féliciter, parce que j’ai accompli plus jeune des cyclo-sportives, qui me plaisaient avec satisfaction. Votre performance est extraordinaire et vous faites preuve de modestie. Quelle vitesse sur presque 300 km !
Par vous le club du CCC a prouvé qu’il est valable. Mais, félicitations aussi à MATRA.