Etape 1. Eurodiagonale Menton-Bari de François Goas et Guy Amat
2 septembre 2016 Menton-Nervi - 188km, dev 2000m
Première partie et non la moindre : Intercités . Toulouse-matabiau – Nice,Menton.
A Nice, grâce à une rapide correspondance inespérée pour Menton suggérée par le contrôleur du train nous rattrapons le retard d’environ une heure pris au départ à Toulouse.
A un peu plus de 21h nous débarquons à l’Hôtel situé dans le centre de Menton. Nous négocions un plateau petit-déjeuner pour le lendemain matin et sans trainer allons nous sustenter rapidement dans le restaurant d’à coté.
Le lendemain 2 sept.-16
Réveil 4h 15, pour un départ à 5h, ce sera notre timing du matin jusqu’à Bari.
L’accès à la frontière par l’avenue Aristide Briand qui déclara en son temps : « si l’Italie a la forme d’une botte, il ne faut pas croire que la France a la forme d’un cul » me fait mal aux fesses, un dénivelé de plus de 150m nous met immédiatement dans l’ambiance de ce qui nous attend sur la riviera italienne.
A Vintimille , nous prenons la SS1 et un peu plus loin la voie Aurelia (SP1) où les légions romaines ont laissé la place depuis longtemps à un trafic intense de voitures et de scooters. Nous traversons des agglomérations encombrées, Vallecroisia, Bordighera, Ospedaletti …etc. La cote ligurienne est un chapelet continu de communes qui s’étirent le long de la mer jusqu’à Gênes et au-delà Nervi , terme de notre première étape.
Quelques kilomètres avant San Remo, à Ospedaletti, une piste cyclable aménagée sur une ancienne voie ferrée s’offre à nous. Ce cadeau que nous n’attendions pas ou que nous n’espérions pas aussi avantageux, longe le littoral sur 24km jusqu’à San Lorenzo avec de magnifiques vues sur la mer.
De San Remo à Savona voilà le final de « Milan-San Remo » qui pointe son nez avec ses fameuses bosses (les capo(i)), son Poggio , la route étroite en corniche, mais les italiens sur la route ne nous laissent pas le temps de savourer l’instant.
Il est 11h 30 quand nous arrivons à Savona , nous avons 115 km dans les pattes et il est grand temps de s’alimenter. On tombe sur une « épicerie-traiteur » qui propose des pizzas, pâtisseries, boissons…etc. On s’installe à une table en terrasse en cherchant l’ombre. Demi-heure après, on repart en se promettant de s’arrêter dans un bar où dans une pasticceria pour prendre un café.
Mais attention, ici l’expresso se déguste : un centimètre et demi de hauteur de café au fond d’une tasse fermée d’un couvercle pour garder l’arôme, accompagné d’un petit verre d’eau pétillante (frizzente) ; ce n’est pas de la cuisine c’est de l’art !
Tout au long de ce voyage, les pasticceria et paneteria seront nos territoires de prédilection. Le pain, la charcuterie, les pâtisseries sont fabriqués maison. Tous les matins sans exception à 8h30 sonnantes nous nous arrêterons dans ces lieux bénis pour nous sustenter. Au menu, cornetto (croissant fourré de crème, de confiture, chocolat fondant…etc), cioccolate (un chocolat très épais on le déguste à la petite cuillère) et évidemment l’expresso con acgua frizzente. Ce ravitaillement est crucial pour nous, il vient après un plateau-petit déjeuner frugal, pris à 4h30 avant de quitter l’hôtel à 5h.
Entre Savona et Gênes de longues plages s’alternent aux promontoires rocheux délimitant des plages encombrées.
La circulation sur les routes se fait de plus en plus intense. Nous slalomons entre les voitures et des files de scooters stationnés le long de la corniche.
A la sortie d’Arenzano nous sommes stoppés par des travaux sur la SS1. Un chauffeur de taxi nous conseille de monter sur les hauteurs en direction du hameau de Terrarossa situé au-dessus de l’autoroute qui surplombe la ville et prendre un chemin de service pour redescendre sur la SS1 : trois kilomètres de pentes très fortes jusqu’à Terrarossa et une descente très abrupte sur un chemin blanc qui m’oblige à poser pied à terre. Finalement nous arrivons en bas sans casse et reprenons la route en direction de Gênes plus très loin d’ici.
Enfin, Gênes, nous l’attendions, la voilà ! Une ville plus grande que Toulouse, 1500 000 habitants avec son agglomération, que nous traversons par les avenues de la ville en longeant le port sans jamais y descendre. Le trafic est intense, il y a de la gêne à Gênes, et par deux fois je sens le vent des rétros dans mes moustaches ! A la fin du contournement du port nous prenons la direction de Nervi en suivant les panneaux indicateurs. Une route bosselée en corniche nous mène à l’arrivée où Nadia Selivanova nous attend sur le trottoir de son appartement Air BnB. Les paste verdi du resto du port me font oublier tout le reste.